L’oral de français du bac a été supprimé en 2020, il n’était pas possible de l’organiser en période d’épidémie ; trop de possibilités de contagion. D’autres moyens de sélection pour l’entrée en classes préparatoires et à l’université existent en fait déjà. Le contrôle continu, organisé à l’intérieur du lycée d’appartenance, est la solution qui tombe sous le sens, la plus rationnelle apparemment. Oui si l’objectif c’est autant la sélection sociale que la sélection scolaire, l’orientation des meilleurs élèves des meilleurs lycées vers les filières les plus prestigieuses. Tant pis pour les élèves obligés d’habiter dans des quartiers périphériques qui ne pourront présenter des livrets scolaires que de lycées dévalorisés. Chose curieuse : les lycées privilégiés sont les premiers à se plaindre ; ils disent qu’on y note sec pour pousser les élèves à cravacher pour l’examen, et qu’une évaluation à partir des notes données au lycée va les défavoriser. Comment est programmé Parcoursup ? Les principaux intéressés n’en savent rien.
Cette mini-réforme dictée par les circonstances doit-elle être un pas vers plus de sélection ou un saut vers une réorganisation mobilisant élèves, professeurs, administration, pour inventer un système plus juste, moins différencié socialement et territorialement ? Aller vers le démantèlement de l’hyper-sélection exige de revoir tout le système.
[voir Prisons]
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