Cosmo-esthétique et cosmopolitique indigène
À partir d’une remarque d’Ailton Krenak sur un lien d’appartenance essentielle entre les cultures des peuples amérindiens et la création de beauté dans les gestes les plus quotidiens, cet article propose quelques pistes pour penser une cosmo-esthétique indigène en s’appuyant sur les paroles du chaman yanomami Davi Kopenawa. Il suggère que ce souci de beauté est une certaine disposition de l’aisthesis, du sentir, à l’égard du cosmos : une certaine sensibilité à la beauté de la forêt. Il analyse ensuite en quoi cette cosmo-esthétique est indissociable d’une cosmo-politique comprise comme défense de la forêt et recherche d’alliés, parmi les autres habitants de la forêt et les Blancs, pour conduire cette défense.
Cosmo-aesthetics and Indigenous Cosmopolitics
Based on Ailton Krenak’s observation that the cultures of Amerindian peoples are essentially linked by a sense of belonging to the creation of beauty in the most everyday gestures, this article proposes a number of avenues for thinking about an indigenous cosmo-aesthetic, drawing on the words of Yanomami shaman Davi Kopenawa. It suggests that this preoccupation with beauty is a certain disposition of aisthesis, of feeling-perceiving, towards the cosmos: a certain sensitivity to the beauty of the forest. It then analyzes how this cosmo-aesthetics is inseparable from a cosmo-politics understood as the defense of the forest and the search for allies, among other forest dwellers and whites, to lead this defense.
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