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Mineure 98. Mésaventures de l’algorithme bureaucratique

Méditations chuchotées sur l’algorithmisation des bureaucraties, par

Cosmo-esthétique et cosmopolitique indigène
À partir d’une remarque d’Ailton Krenak sur un lien d’appartenance essentielle entre les cultures des peuples amérindiens et la création de beauté dans les gestes les plus quotidiens, cet article propose quelques pistes pour penser une cosmo-esthétique indigène en s’appuyant sur les paroles du chaman yanomami Davi Kopenawa. Il suggère que ce souci de beauté est une certaine disposition de l’aisthesis, du sentir, à l’égard du cosmos : une certaine sensibilité à la beauté de la forêt. Il analyse ensuite en quoi cette cosmo-esthétique est indissociable d’une cosmo-politique comprise comme défense de la forêt et recherche d’alliés, parmi les autres habitants de la forêt et les Blancs, pour conduire cette défense.

Cosmo-aesthetics and Indigenous Cosmopolitics
Based on Ailton Krenak’s observation that the cultures of Amerindian peoples are essentially linked by a sense of belonging to the creation of beauty in the most everyday gestures, this article proposes a number of avenues for thinking about an indigenous cosmo-aesthetic, drawing on the words of Yanomami shaman Davi Kopenawa. It suggests that this preoccupation with beauty is a certain disposition of aisthesis, of feeling-perceiving, towards the cosmos: a certain sensitivity to the beauty of the forest. It then analyzes how this cosmo-aesthetics is inseparable from a cosmo-politics understood as the defense of the forest and the search for allies, among other forest dwellers and whites, to lead this defense.

Désillusion algorithmique
Et les robots ne remplacèrent pas (encore) les juges, par

La part des algorithmes
Retour sur la notion d’outil de gouvernement, par

La part des algorithmes
Retour sur la notion d’outil de gouvernement
Cette contribution présente l’apport de la notion « d’outil de gouvernement » pour l’étude des algorithmes publics. En s’appuyant sur le travail de Vincent Dubois sur le contrôle des allocataires CAF et son algorithme (2021), elle illustre la manière dont la notion inscrit l’étude des techniques dans celle d’une dynamique institutionnelle, et permet de saisir la médiation qu’opère l’algorithme de l’action et des relations sociales dans son champ. Dans la prolifération d’études sur les algorithmes publics qui traitent leurs objets de manière réifiée, pris en abstraction de leur milieu, la notion d’outil de gouvernement permet ainsi de sociologiser l’étude des algorithmes publics tout en préservant une sensibilité à leur agentivité propre.

The Algorithm’s Share
Studying Algorithms as “Tools of Government”
This contribution presents the use of the notion of “tool of government” for the study of public algorithms. Based on sociologist Vincent Dubois’ work of the French welfare risk-scoring algorithm to combat “social fraud” (2021), it highlights the generativity of such an approach, anchoring the study of a technical object in the study of an administrative field and its power dynamics. It also allows to examine the object’s particular contribution, the way it mediates action and social relations within a field. In a context where algorithms are often studied as standalone objects, extracted from their environment and reified, this approach sociologises their study without diminishing their agency as technical objects.

Multitudes en images

De Téhéran et d’IvryNaldinho Lourenço, Occupation de la RocinhaOù allons-nous vivre maintenant ?Pour l’exposition « Travessias »Entretien avec Simon BoudvinChristophe Jacquet. Cash Withdrawal©Mauricio Hora
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